Qu’est-ce que l’indice de résilience d’Ellisphere ?

En analysant les incidences directes de la pandémie sur l’ensemble des acteurs économiques, l’indice de résilience est à l’origine une réponse concrète apportée aux entreprises sur une éventuelle dégradation de leur risque de crédit liée à la crise du Covid-19.

Afin de pouvoir identifier les effets de bord, cet indice a été construit à partir de deux indicateurs majeurs : sectoriel, qui repose sur les codes APE (NAF), détermine la sensibilité de l’activité de l’entreprise face aux chocs économiques (crise Covid-19, conflit russo-ukrainien…) et leurs conséquences.

Le second, financier, permet de déterminer le seuil acceptable de cash généré par l’activité de l’entreprise et de mesurer sa capacité à pouvoir rembourser ses dettes exigibles à court terme.

Sur la plateforme d’information du risk management Ellipro, l’indice de résilience est visualisé selon trois pastilles de couleur :

  • Verte lorsque le risque de crédit est faible,
  • Orange lorsque le risque de crédit est modéré,
  • Rouge lorsque le risque de crédit est élevé.

Retrouvez notre podcast et notre article dédié à l’indice de résilience Covid-19 d’Ellisphere

Pourquoi avons-nous souhaité faire évoluer l’indice de résilience  ?

Un contexte défavorable pour les entreprises françaises

Les entreprises françaises subissent de plein fouet les conséquences du conflit russo-ukranien : inflation, pénurie de matières premières, explosion des prix de l’énergie et des coûts de transport… Autant d’obstacles qui fragilisent les entreprises et accentuent les tensions dans les échanges internationaux. In fine, l’ensemble de ces paramètres pèsent sur la liquidité des entreprises.

Sans surprise, les différentes crises ont et continueront d’avoir un impact significatif sur les entreprises. Afin de soutenir les acteurs économiques dans le monde, des dispositifs d’aide ont été mis en place par de nombreux gouvernements, notamment le gouvernement français avec la politique du « quoi qu’il en coûte ». En France, ces aides visent tous les secteurs d’activité et toutes les entreprises quelle que soit leur taille.

De nouveaux enjeux dans la politique de gestion des risques des entreprises

Grâce aux aides gouvernementales, le niveau du ratio de liquidité des entreprises françaises n’a jamais été aussi haut sur les comptes 2020, 2021 et même 2022 (montant très largement au-dessus de 1). De fait, le nombre de défaillances d’entreprise durant ces trois dernières années a été contenu, particulièrement sur la population des TPE (plus de 85 % d’entre elles ont eu recours au PGE).

L’objectif 2023 pour les entreprises de garder ce cap haussier sera difficile à tenir.  Le remboursement des PGE, des dettes fiscales et sociales, les difficultés d’approvisionnements, la hausse des prix contribuent fortement à mettre aujourd’hui les trésoreries sous tension.

Pour répondre à cette nouvelle donne liée à un environnement de plus en plus complexe, Ellisphere a jugé nécessaire de faire évoluer son indice de résilience en qualifiant davantage en amont le risque d’illiquidité, et en revisitant son référentiel sectoriel.  Cette évolution permet aux entreprises de disposer d’une vision plus précise de la situation actuelle de leurs partenaires commerciaux.

Indice de résilience : comment ça marche ?

Indicateur sectoriel, l’état des lieux de l’économie 

Comme rappelé en introduction, l’indice de résilience d’Ellisphere est composé de deux indicateurs.
Attardons-nous sur le premier : l’indicateur sectoriel.

L’équipe Ellisphere suit 695 codes d’activité (sur 732 que comptabilise la nomenclature INSEE). Les réflexions en termes d’analyse replacent systématiquement le code d’activité dans sa filière afin d’appréhender tous les enjeux mais également tous les impacts ; que ces derniers soient placés en amont ou en aval de l’activité étudiée.

Cet indicateur sectoriel est alimenté par des veilles presse et des outils dédiés, ainsi que les retours clients d’Ellisphere et les avis de ses analystes. Les défaillances d’entreprise auparavant étudiées mensuellement bénéficient dorénavant d’un suivi hebdomadaire. L’équipe Ellisphere participe également à des réunions sectorielles intégrant divers analystes et responsables risques issus tant du secteur public que du secteur privé.

Pour chaque secteur d’activité, Ellisphere a affecté un indice :

  • 1 : impact de la crise jugé neutre ou faible,
  • 2 : impact de la crise jugé moyen,
  • 3 : impact de la crise jugé fort.

Les composantes d’analyse sont multiples et nuancées. Ainsi, un secteur jugé en risque fort pourra très bien voir certains de ses sous-secteurs performer ou encore surperformer, malgré le contexte difficile…

Indicateur financier, zoom sur la liquidité des entreprises

Après avoir étudié la méthodologie permettant de définir l’indicateur sectoriel, zoom sur le second : l’indicateur financier.

La 1ère version de l’indicateur financier reposait sur la méthodologie dite des 2 jambes : « Pour être en bonne santé financière, une entreprise doit reposer sur deux jambes solides ».

  • La première jambe est représentée par le niveau de cash acceptable généré par l’activité (rapport EBE/CA HT), au regard du modèle économique défini par le montant de l’intensité capitalistique de l’entreprise (somme des immobilisations brutes et du besoin en fonds de roulement (BFR), rapportée au chiffre d’affaires). 2% de marge brute d’exploitation n’auront pas les mêmes conséquences pour un supermarché que pour un équipementier automobile. L’intensité capitalistique apporte une lecture plus fine que le secteur, car bon nombre d’entreprises dans des activités en souffrance ont su se réinventer en changeant de modèle économique.
  • La seconde jambe permet de mesurer la liquidité du bilan. L’équipe Ellisphere a créé un ratio spécifique de liquidité, le ratio de Liquidité Réduite d’Exploitation (LRE). Plus fin que les ratios de liquidité existants, il traduit véritablement l’actif et le passif à la fois disponibles et exigibles au niveau de l’exploitation pure.

La 2ème version de l’indicateur financier fait une projection du risque d’illiquidité à horizon 2023/2024 en qualifiant davantage le ratio de liquidité réduite d’exploitation.

  • Quatre situations (a,b,c,d) sont analysées en fonction du niveau en amont du ratio de liquidité réduite d’exploitation.

Si le risque d’illiquidité est jugé fort sur la base des derniers comptes sociaux, va-t-il continuer à être élevé (a) ou bien une évolution favorable est-elle envisageable (b) ?

Inversement, si le risque d’illiquidité est jugé faible, va-t-il continuer à être positif (c) ou bien une évolution négative est-elle probable (d) ?

Pour répondre à ces questions, un nouveau ratio a été intégré, le ratio de surface financière.  Ce dernier, appelé aussi ratio d’autonomie financière ou d’indépendance financière, permet de mesurer la part du financement en propre, dans l’ensemble des financements de l’entreprise, y compris les financements à court terme. Dans l’évolution de son indice de résilience et compte tenu de l’ampleur des chocs structurels, actuels et futurs, l’équipe Ellisphere considère que le seuil minimum de ce ratio doit être au moins égal à 25%.

Comment les deux indicateurs sectoriel et financier s’imbriquent-ils ? 

Plusieurs scénarios prenant en compte les deux indicateurs sont traduits dans une matrice de transcodification. L’objectif est de donner une vision rapide de la situation actuelle sous forme de pastilles

Cet indice ne doit pas être confondu avec le scoring sur la probabilité de défaillance des entreprises qui est purement statistique.  L’indice de résilience matérialise le risque de crédit inhérent aux différentes crises.

Le scoring sur la probabilité de défaillance des entreprises et l’indice de résilience se complètent. L’indice intervient comme une alerte susceptible d’impacter la probabilité de défaillance dans un futur proche ou à moyen terme.

Indice de résilience, une réponse aux attentes des entreprises

*Ellipro est une plateforme d’information BtoB dédiée à la gestion du risk management, proposée par Ellisphere.