Une conjoncture assombrie

Le secteur des Vins & spiritueux semble bien résister, mais il voit poindre des inquiétudes à court, moyen et long termes. À long terme, les professionnels souffrent du repli de la consommation de vin au profit d’autres boissons comme la bière ou les alcools forts. Alors que la viticulture continue de surproduire, la consommation de vin rouge a baissé de -32 % sur les 10 dernières années et de -70 % sur les 60 dernières années.

 

Une population d’entreprises étriquée

Le secteur des Vins & spiritueux est concentré : 71 % du chiffre d’affaires est réalisé par les entreprises de plus de 50 salariés, dont 44 % par celles de plus de 250 salariés. Si en amont, il est approvisionné par un réseau de 133 800 viticulteurs fournissant la matière première, le secteur des Vins & spiritueux proprement dit ne compte en France métropolitaine qu’environ 6 500 entreprises salariant 32 700 personnes.

A noter que si la production de vins effervescents, principalement de champagne, ne représente que 6,5 % des entreprises, elle emploie encore près d’un quart des effectifs du secteur et pèse pour 28 % du chiffre d’affaires.

« Preuve du marasme actuel de la filière viticole : l’État vient d’autoriser l’arrachage de ceps de vigne, tout en instituant une campagne de distillation de vin dotée de 160 M€ ; les excédents seront ainsi transformés en alcool, principalement à l’usage de bioéthanol. »

— Max Jammot
Responsable du pôle économiques chez Ellisphere

Max Jammot

Vins, bières… un secteur dynamique !

Le secteur des Vins & spiritueux reste dynamique. Sa population d’entreprises actives croît régulièrement. Les sociétés commerciales représentent 68,2 % des créations contre 30,3 % d’entreprises individuelles. La dynamique est la plus importante dans la production de bière. Avec près de 370 créations contre 170 disparitions d’entreprise en 2022, il s’y est créé 2 entités pour 1 disparition.

Suivent les boissons alcooliques distillées avec près de 3 créations d’entreprise pour 1 disparition, soit 141 créations pour 48 disparitions sur les 12 derniers mois. La dynamique est la plus importante dans la production de bière. Avec près de 370 créations contre 170 disparitions d’entreprise en 2022, il s’y est créé 2 entités pour 1 disparition.

 

Une sinistralité limitée

Depuis 2013, la sinistralité du secteur des Vins & spiritueux est restée limitée même si la période 2020-2021 a enregistré une augmentation de cette sinistralité, alors que dans le même temps le nombre de défaillances restait orienté à la baisse au plan national grâce aux mesures de protection gouvernementales. Le secteur a été particulièrement impacté par le tarissement de ces principaux vecteurs de distribution, ceux des hôtels, restaurants et cafés, ainsi que dans une moindre mesure ceux de la distribution de détail alimentaire et des discothèques.

En 2022, le nombre de défaillances d’entreprise dans les Vins & spiritueux augmente de nouveau, +15 %, du fait principalement de l’activité de fabrication de bière (+45,5 %). Dans cette activité, les micro-brasseries locales, souvent récentes sur la place, n’ont pu tenir le choc face à la crise.

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