Sur 12 mois glissants à fin juin 2025, le nombre de défaillances (ouvertures de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire directes) augmente de +5,2%, contre +11,8% fin mars 2025, et +18% fin 2024. La tendance à l’accalmie se confirme donc malgré de nombreuses incertitudes économiques en France comme à l’international. Le nombre de procédures de sauvegarde baisse de -4,8% sur 12 mois à fin juin 2025, comparativement à fin juin 2024.

D’un point de vue régional,  à fin juin 2025, une augmentation du nombre de défaillances de +5%, équivalente à l’évolution nationale, est enregistrée pour les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie ou encore Hauts-de-France. L’Ile-de-France affiche une hausse de +9,5% de son nombre de défaillances, tandis que d’autres grandes régions dépassent les +10% d’augmentation telles que la Nouvelle Aquitaine, les Pays de Loire et la Normandie. En revanche, une bonne résilience est observée dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Grand-Est qui réduisent le nombre de leurs défaillances, respectivement de -2,8% et -2,5%.

D’un point de vue sectoriel, l’évolution haussière du nombre de défaillances ralentit pour l’ensemble des secteurs d’activité à fin juin 2025. Pour le Bâtiment & Travaux Publics (BTP), l’augmentation du nombre de défaillances a été divisée par cinq à fin juin 2025 sur 12 mois glissants, comparée à l’évolution à fin 2024. Néanmoins, certaines activités dépassent encore les +10% d’augmentation du nombre de leurs défaillances, particulièrement les Moyens de transport (+10,6%), victimes de la baisse de la demande, le Transport & la Logistique (+16%), pénalisés par la pénurie de main d’œuvre et les hausses de coûts, ainsi que les Produits minéraux et chimiques avec +16,8% d’augmentation, pâtissent de la pression réglementaire environnementale européenne et d’un manque de compétitivité face à l’Asie.

Mais flambée des défaillances d’entreprise dans les DROM

Sur 12 mois glissants à fin juin 2025, le nombre de défaillances dans les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM) augmente de plus de +10%, comparativement à fin 2024, soit près du double de la hausse enregistrée dans l’hexagone.

L’augmentation du nombre de défaillances la plus marquante est enregistrée en Guyane avec +127%. Cette évolution a été probablement nourrie par les mouvements sociaux dans les grands ports, qui ont perturbé les chaînes d’approvisionnement de nombreuses activités. Sur les autres territoires, une évolution +32% est enregistrée en Guadeloupe, +5,6% en Martinique. L’augmentation est quasi inexistante à la Réunion, qui avait pourtant affiché une évolution de +27% entre 2023 et 2024.

Une dynamique entrepreneuriale qui se maintient sans excès dans l’Hexagone

A fin mars 2025 sur 12 mois glissants, l’Indice de Dynamisme Entrepreneurial (IDE) est en légère progression dans l’Hexagone pour atteindre 1,3, soit pour 1 entreprise qui disparaît, 1,3 entreprise se crée. L’érosion des créations, probablement alimentée par le vote tardif du budget de l’Etat et les tensions commerciales dans le monde, faiblit à la fin du premier trimestre 2025.

Toujours à fin mars 2025, une évolution haussière de +1,1% du nombre de créations d’entreprise est enregistrée par rapport à la période précédente (mars 2023-mars 2024) ; concomitamment, la part des liquidations judiciaires dans les disparations atteint 23,2%, soit légèrement mieux qu’à fin 2024 avec 23,9%.

Les régions Ile-de-France, Occitanie et Nouvelle Aquitaine affichent un IDE de 1,2, équivalent à l’indice national, alors que les Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand-Est maintiennent un indice supérieur, respectivement de 1,4, 1,3 et 1,3. La part des liquidations au sein des disparitions est quant à elle très variable d’une région à une autre. Cette part atteint 18% en Ile-de-France, mais s’élève à plus de 25% en Auvergne-Rhône-Alpes, 33,8% dans le Grand-Est, et à plus de 34% dans les Hauts-de-France.

Avec des indices à 3,9 et à 4,5, les Services financiers et l’Energie restent particulièrement dynamiques, d’autant que la part de liquidations dans les disparitions d’entreprise demeure relativement faible, avec respectivement 12% et 11%.

Les Moyens de transport, affaiblis par une demande atone et le manque de compétitivité, gardent néanmoins un indice positif à 1,2. Malheureusement, la part des liquidations dans les disparitions d’entreprise, déjà élevée, a significativement augmenté dans ce secteur d’activité, passant de 23,7% à fin 2023 à plus de 26% fin 2024, ce pourcentage se maintenant à fin mars 2025.

Après deux années chahutées, le BTP se stabilise fin mars 2025, avec un indice tout juste à l’équilibre, de 1. Le taux de liquidations dans les disparitions reste toutefois élevé avec 28,8% (29,3% à fin décembre 2024).

Le secteur de la Distribution, très impacté par l’inflation et la disparition d’enseignes, passe, à fin mars 2025, sous le seuil de renouvellement à 0,9.

… Quelques bons résultats dans les DROM

Sur les 12 mois glissants à fin mars 2025, malgré le ralentissement de l’activité économique, l’indice de dynamisme entrepreneurial se stabilise dans les DROM à 1,1. Le pourcentage de liquidations dans les disparitions d’entreprise s’élève désormais à près de 13%, contre 12,2% à fin décembre 2024.

Sur la même période, la Martinique maintient un indice à 1,3, tandis que la Réunion voit son indice baisser pour atteindre 1,1. La Guadeloupe, très affectée par des délais de paiement excessifs, notamment dans le public, conserve un indice très faible de 0,6, ne permettant pas le renouvellement de sa population d’entreprises. Enfin, malgré les répercussions de Chido, Mayotte voit son indice de dynamisme entrepreneurial progresser, passant à 3,7 fin mars 2025, contre 3,5 fin décembre 2024. La part des liquidations dans les disparitions d’entreprise s’améliore très significativement pour atteindre 11,9% fin mars 2025, contre 20,6% à fin décembre 2024.