Une fake news ou plus récemment une infox* n’est pas un phénomène nouveau. Elle s’apparente dans sa diffusion au commérage. Dans sa traduction de l’anglais au français, il faut distinguer deux notions, le « fake » et le « false », c’est-à-dire ce qui est erroné de ce qui est falsifié. Une information a plusieurs façons d’être « fausse », elle peut être imitée, erronée ou parodique, ainsi que bienveillante ou malveillante…

Avec le numérique, notamment les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, YouTube, Instagram, Snapchat, etc … une fake news peut devenir virale grâce aux nombreux partages dont elle bénéficie. Cette viralité génère une perte de repères informationnels avec comme extrémité le spectre de la manipulation d’opinion.

 

Objectif des rumeurs sur Internet : rabattre les internautes vers des publicités

Une fausse information se répand six fois plus vite qu’une vraie. Et plus une rumeur est répétée, plus elle finit par ressembler à la vérité. Ainsi, des dizaines de rumeurs se sont répandues, relayées et gonflées par les réseaux sociaux ou la presse avant d’être démenties. Les fausses informations sur internet ont prospéré dans un système fondé sur l’économie de l’attention dont l’objectif est de rabattre les internautes vers des publicités. C’est ainsi que le credit manager dans sa quête de l’information ne doit pas considérer les réseaux sociaux comme des médias informationnels, mais avant tout comme des régies publicitaires.

 

Quelle vérité attendre avec l’automatisation de la génération d’information ?

Les entreprises ne sont pas épargnées par le phénomène de fausses rumeurs et d’informations détournées ou inventées. Que cela soit sur les forums, les réseaux sociaux professionnels, les plateformes, les consultations en ligne, les informations malhonnêtes se multiplient à l’heure où les médias « sérieux » font payer de plus en plus leurs informations vérifiées et qualifiées.>

Selon OpenAI, l’Intelligence Artificielle serait aujourd’hui capable, à partir d’une simple suggestion de titre, de générer des informations automatisées dites « réalistes ou crédibles ». Une information réaliste ne signifiant bien entendu pas qu’elle soit vraie…

Rumeur, désinformation ou manipulation (de contenus), la vérité ne sort ainsi pas toujours de la bouche d’Internet… Certains experts, notamment le cabinet Gartner, estiment qu’en 2022 « la désinformation » pourrait avoir supplanté « l’information » sur Internet.

 

Le point essentiel de l’utilisation des informations Internet par le crédit manager : l’analyse et le sens critique raisonné

Pour des professionnels du credit management, les fausses informations sur Internet ont des capacités de nuisance importantes dans la prise de décision car elles faussent l’image réelle des entreprises. Elle oblige ainsi le credit manager à vérifier de plus en plus les informations collectées pour en estimer la véracité. Sur le marché de l’information, les credit managers peuvent s’appuyer sur des prestataires qualifiés disposant d’experts en collecte d’information, maîtrisant les techniques d’interview, déployant un sens critique des informations collectées auprès de sources tant publiques que privées.

Certaines initiatives existent en France pour compenser cette asymétrie d’information comme le site de « Le Monde » avec son outil Décodex, une base de plusieurs centaines de sites classés par degré de fiabilité.

 

En conclusion

La désinformation n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau : l’ampleur et la vitesse avec laquelle elle se propage notamment grâce aux médias sociaux. L’une des principales conséquences à ce phénomène est le doute distillé dans l’esprit du public consommateur d’information qui doute désormais de tout, particulièrement des médias traditionnels.

En France, il existe déjà une loi pour lutter contre les infox, la « loi de 1881 » sur la liberté de la presse. En ce qui concerne, les fausses informations liées au marché financier, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a quant à elle un pouvoir de sanction intégrant le risque de forte amende tant pour la société que pour son dirigeant… Toutefois, force est de constater que ces dispositions – et bien d’autres, françaises ou étrangères – semblent peiner à endiguer un phénomène mondial de cette ampleur.

*néologisme de langue française forgé à partir des mots « information » et « intoxication »

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