La crise sanitaire et économique de la Covid-19 a entraîné des difficultés financières pour de nombreuses entreprises malgré une forte mobilisation nationale et internationale. Tous les acteurs et toutes les industries ont été touchés par les différentes mesures prises pour endiguer la pandémie. Dans ce contexte, la trésorerie est devenue un élément clé pour l’avenir des entreprises.

 

Gestion de la trésorerie : une adaptation nécessaire au contexte de crise

La trésorerie renvoie à l’ensemble des sommes immédiatement mobilisables par une entreprise. Alors que la crise économique actuelle risque d’avoir de longues répercussions, les entreprises doivent anticiper et actionner plusieurs leviers afin de préserver leur trésorerie :

  • Adaptation des plans d’action,
  • Plan de continuité de l’activité,
  • Gestion de l’absence de personnes clés,
  • Renforcement de la sécurité,
  • Résilience de l’infrastructure IT,
  • Budgets d’exploitation et de trésorerie sur 12 mois glissants,
  • Mise en place de financements dont PGE,
  • Réduction du Besoin en Fonds de Roulement (BFR),
  • Rolling forcast (Révision budgétaire périodique)

 

Gestion de la trésorerie : la prévision au cœur des enjeux business

La pérennité de l’entreprise passe par un travail de prévisions d’exploitation. Un budget prévisionnel permet d’établir une évaluation chiffrée des produits et charges de l’entreprise. Il permet d’anticiper la situation financière de l’entreprise afin d’adapter sa stratégie de financement.

Cependant, dans le cadre d’une crise économique où l’avenir apparaît comme incertain et risqué, le budget prévisionnel doit être envisagé selon deux types d’action : un scénario vraisemblable ou raisonnable et un scénario dégradé.

  • Le premier scénario anticipe une relance de l’économie nationale et internationale dans les mois à venir avec une reprise progressive des affaires.
  • Le deuxième scénario apparaît comme un stress test, c’est-à-dire une simulation des conditions économico-financières extrêmement négatives, mais plausibles.

Ces deux prévisions permettent ainsi d’anticiper les conséquences de la conjoncture pour assurer les besoins en financement de l’entreprise.

 

Facturer rapidement pour fluidifier sa trésorerie

Pour éviter l’allongement des délais de paiement et fluidifier sa trésorerie, une facturation et un encaissement rapides sont nécessaires. Il s’agit ainsi de réduire au maximum ses besoins en fonds de roulement afin de conserver l’équilibre de sa structure financière.

La digitalisation des processus notamment grâce à la mise en place de la signature électronique et de la facture électronique fiabilise et accélère la transmission d’informations tout en réduisant les délais et les coûts. L’utilisation de solutions d’information financière telles que le score de résilience Covid ou de comportement de paiement limite les risques et permettent d’ajuster en permanence sa politique crédit.

Enfin, une relance préventive avant échéance et l’utilisation d’un service relation client s’avèrent être des solutions très efficaces pour désamorcer les litiges potentiels et éviter des retards de paiement.

 

Prêt Garanti par l’État, quelle utilisation ?

Dans cette période, un dispositif efficace pour préserver sa trésorerie sur le moyen terme est le Prêt Garanti par l’État (PGE). Le PGE est un prêt de trésorerie d’un an à taux 0 et qui peut être converti en prêt à l’échéance d’un an.

Ce prêt peut couvrir jusqu’à trois mois de chiffre d’affaires et bénéficie d’une garantie de l’État à hauteur de 70 % à 90 % selon la taille de l’entreprise. Si l’entreprise n’a pas besoin d’avoir immédiatement recours au PGE, il est tout de même conseillé de faire une demande de prêt. En effet, les difficultés financières peuvent apparaître plus tard, comme un contrecoup de la crise économique.

Les banques se sont engagées à octroyer très largement un PGE aux entreprises qui ne rencontraient pas de difficultés financières avant la crise. À l’issue de la première année et après accord de la banque, l’entreprise peut décider d’amortir le prêt sur une durée supplémentaire allant de 1 à 5 ans. D’autres mesures moins connues restent néanmoins très efficaces lorsqu’elles sont utilisées en amont (mandat ad hoc, conciliation, sauvegarde accélérée…).

 

Gestion de la trésorerie : augmenter ses fonds propres ou risquer une augmentation des fusions-acquisition

Les fonds propres, pierre angulaire de toute construction financière, constituent une ressource précieuse pour l’entreprise. Ils sont gages de solidité, de solvabilité et d’indépendance.

Dans cet environnement, les prêts participatifs sont destinés aux entreprises disposant d’un vrai potentiel de rebond et qui ont besoin de se doter en capital. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé que 20 milliards d’euros seraient consacrés au renforcement des fonds propres des entreprises, via des prêts participatifs* distribués notamment par les banques, mais auxquels l’État apportera sa garantie.

Enfin, la prévention, l’anticipation, la gestion et l’augmentation des fonds propres demeurent les meilleures façons d’éviter d’être confrontés à des difficultés de trésorerie, voire à une défaillance. Ces éléments peuvent également contrecarrer des opérations de fusion-acquisition non souhaitées ou une augmentation de capital éventuellement portée par des fonds d’investissement clairement à l’affût.

 

* Prêts participatifs ou prêts de longue durée remboursables après tous les autres prêts : on parle de « dette subordonnée de second rang ». Leur taux d’intérêt est fixe. Ils sont « participatifs » parce qu’ils autorisent le prêteur, dans les conditions prévues au contrat, à percevoir une rémunération en raison d’une clause de participation au bénéfice de l’emprunteur.