Une hausse des prix pour le secteur Agriculture et Pêche… mais pas des volumes

En novembre 2022, le rapport de l’Inspection Générale des Finances évoquait l’inflation des produits alimentaires et pointait les origines de ces hausses : guerre en Ukraine, reprise post-Covid, conditions météorologiques liées au changement climatique, crises sanitaires animales, facteurs de nature économique (hausse des prix de l’énergie, perte de compétitivité de l’agriculture française, pénurie de main-d’œuvre notamment).

En 2022, la hausse des prix, malgré une quasi-stabilité de la production en volume, a favorisé une augmentation moyenne de la production agricole en valeur. Cette dernière est portée principalement par les progressions en valeur des productions viticoles et céréalières et par celles des productions animales.

Pour la filière pêche, les réserves halieutiques restent étroitement encadrées par des quotas. Les prix ont été rattrapés par l’inflation sous l’effet cumulé de ces quotas et de la hausse des carburants, et de l’énergie plus généralement. La France, qui n’a obtenu que 1 054 licences de pêche du Royaume-Uni et des îles anglo-normandes, a enclenché un plan de sortie de flotte qui pourrait concerner plus d’une centaine de navires dont les ports d’attache sont en Bretagne, Normandie et Hauts-de-France.

Le secteur de l’agriculture dominé par les activités céréalières

Le secteur Agriculture et pêche compte près de 697 200 entités actives, soit 6,1 % des entreprises et 1,6 % des effectifs salariés (346 400 postes) toutes activités confondues en France métropolitaine. Près de 672 300 entreprises se trouvent dans la seule branche Agriculture, soit 96,4 % des intervenants pour 68,3 % des effectifs de l’entier secteur. Cette branche est principalement composée de la culture de céréales (22 %), de la vigne (17 %) et l’élevage de bovins pour la viande (11,5 %).

Au second rang, loin derrière, se trouvent les activités de négoce de produits agricoles, soit 1,8 % des entreprises pour 27 % des effectifs de la totalité du secteur Agriculture et pêche, avec un poids prépondérant des entreprises du commerce de gros de fruits et légumes (35 %), de céréales, semences et tabacs (19,7 %) et d’animaux vivants (19 %).

Max Jammot

Des créations et disparitions d’entreprises très disparates

Le dynamisme du secteur est faible. Entre janvier 2022 et janvier 2023, le nombre d’entreprises jugées actives n’a progressé que de +1,6 %, à comparer avec les +5,4 % de progression en France métropolitaine toutes activités confondues. Sur la période étudiée, le secteur du négoce de produits agricoles a été le plus actif (+3 % d’entreprises actives) quand la Pêche ne progressait que de +0,9 %. En région, l’Île-de-France, la Corse et PACA ont été les plus actives avec des croissances de population d’entreprises proches de +3 %.

L’Indice de Dynamisme Entrepreneurial* d’Ellisphere confirme l’atonie qui s’installe dans le secteur Agriculture et pêche. En effet depuis 2012, celui-ci peine à renouveler sa population d’entreprises. La croissance moyenne des créations est restée faible (+1 %) quand le nombre de disparitions d’entreprise augmentait sensiblement (+1,1 %).

En 2022, la sinistralité du secteur Agriculture et pêche est cependant limitée, la cessation d’activité restant le principal biais des disparitions d’entreprise. Ainsi à fin 2022, seules 3,1 % des disparitions d’entreprise du secteur étaient dues à une liquidation judiciaire, largement en déca de la moyenne nationale toutes activités confondues (5,8 %).

*Indice de Dynamisme Entrepreneurial (IDE) : il est le rapport entre le nombre total de créations et le nombre total de disparitions d’entreprise sur un secteur d’activité, une zone géographique…

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