Pour Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, « si les entreprises payaient dans les temps leurs sous-traitants et leurs fournisseurs, ce sont 4 milliards d’euros qui reviendraient aux entreprises de taille intermédiaire et 16 milliards d’euros aux PME ». Le retard de paiement moyen est passé de 10 à 13 jours entre 2019 et 2020. Celui des PME a bondi de 10,9 à 18,6 jours, tandis que les grands groupes se démarquent avec un retard de paiement moyen de 8,1 jours cette année (contre 8,9 jours en 2019) .

Ce manque à gagner dû aux retards de paiement et aux impayés augmente le besoin en fonds de roulement (BFR) des entreprises, freine les investissements et entraîne une perte de leur compétitivité. Il peut également amener les entreprises à la défaillance.

Ainsi, une ou plusieurs factures en retard de règlement, voire impayées, peuvent impacter négativement l’activité d’une entreprise. Face à une telle situation, il est important pour l’entreprise de mettre en place des mesures préventives et curatives graduelles pour se protéger des effets négatifs des règlement et recouvrement de créances.

 

L’objectif du recouvrement : obtenir le paiement des factures à leur date d’échéance

En matière de recouvrement, la prévention et la rapidité de traitement de tout retard de règlement sont des critères capitaux de performance dans la maîtrise de la trésorerie et du cash. Mieux vaut prévenir que guérir. Il faut savoir que le poste client représente assez fréquemment entre 35% à 40% du bilan.  Dans cette logique, il est essentiel de suivre régulièrement le règlement des factures pour réduire les risques client et d’impayé. Ce point peut sembler évident, mais l’expérience montre que ce suivi n’est pourtant pas toujours mis en œuvre aussi bien dans les petites que dans les moyennes ou grandes entreprises.

Dans les parties suivantes de cet article, nous vous présentons les différentes formes de recouvrement de créances allant de la prévention jusqu’au judiciaire en passant par l’amiable, et ce afin d’obtenir le paiement de sa facture.

 

L’objectif de la relance préventive :  réduire les délais de paiement pour accélérer l’entrée du cash

La relance préventive appelée également pré-contentieux a pour objectif de rappeler aux clients que l’échéance de leur facture arrive à terme.

Faire une relance préventive cinq jours avant la date d’échéance de la facture augmente les garanties d’être payé par son client. C’est souvent une étape indispensable pour réduire les délais de paiement et amener le client à payer. Cette démarche souvent considérée à tort comme chronophage et peu efficace, est un véritable outil au service du credit manager.

Elle permet ainsi d’anticiper en amont tout litige pouvant mener à des retards de paiement et évite ainsi le contentieux. Elle valide également que le client possède bien tous les éléments pour réaliser le règlement.

 

Le recouvrement amiable : 90% des factures impayées ou en retard de paiement sont recouvrées par voie amiable

Le recouvrement amiable sans procédure judiciaire désigne toutes les actions qui peuvent être mises en place de manière libre par l’entreprise elle-même afin de récupérer les sommes qui lui sont dues par voie de négociation. Il lui est possible d’utiliser graduellement :

  • L’appel téléphonique. Cette méthode permet d’avoir un contact direct avec le client et d’obtenir une réponse immédiate.
  • Le courrier (lettre ou email) rédigé dans des termes courtois permet parfois de connaître les raisons du paiement tardif et de rappeler “l’oubli” au client sans l’offenser.
  • La lettre de mise en demeure envoyée en recommandé avec accusé de réception comportant les termes « mise en demeure » et une date limite de paiement.

Ce courrier possède une réelle valeur juridique ; il est obligatoire pour pouvoir saisir les tribunaux. Il s’agit du dernier avertissement de l’entreprise envers son client, avant de passer à une procédure de recouvrement judiciaire.

Cette phase de recouvrement amiable a le mérite de montrer que l’entreprise n’hésitera pas à intenter une action en justice en cas d’échec du recouvrement. Parallèlement à ces démarches, il est souhaitable de refuser de nouvelles commandes du client ou d’imposer un paiement comptant.

 

Le recouvrement judiciaire ou contentieux : en 2019, en matière civile, près de 660 000 procédures de contentieux pour impayé ont été ouvertes

Le recouvrement judiciaire fait appel à la justice pour recouvrer l’impayé, si la procédure amiable n’a pas abouti. Les chances d’obtenir gain de cause auprès d’un tribunal sont fonction de la qualité de la créance. Selon la nature de la créance, plusieurs stratégies sont possibles. Soit procéder à la procédure judiciaire du recouvrement par une injonction de payer, soit procéder à une assignation au fond ou en référé (nous verrons dans un prochain article la démarche contentieuse).

 

Avec la crise de la Covid-19, les retards de paiement rendent la trésorerie des entreprises tendue

Dans un climat où la crise de la Covid-19 rend les trésoreries des entreprises tendues, le non-respect des délais de paiement met en danger la santé des acteurs économiques, qui peuvent déposer le bilan. Ainsi pour sauvegarder sa trésorerie, il faut donc impérativement anticiper et réduire les retards de paiement en mettant en place des actions préventives et amiables afin d’optimiser au mieux son recouvrement tout en préservant sa relation client.

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