Agroalimentaire, tiraillé entre inflation et épuisement des matières premières

Aujourd’hui à la croisée des difficultés conjoncturelles et structurelles le secteur de l’agroalimentaire doit s’adapter à la raréfaction et à la hausse de prix des matières premières. Sont touchés entre autres, les céréales, le riz, le maïs, la pomme de terre, le lait, les huiles (effets de la sécheresse et de la guerre en Ukraine), la volaille et les œufs (grippe aviaire).

Les professionnels du secteur déplorent également un problème de recrutement. L’Agroalimentaire est l’un des secteurs les plus touchés par les minima salariaux inférieurs au SMIC, particulièrement dans la charcuterie industrielle et la boulangerie.

Dans ce contexte, face à une trop grande pression sur les marges, des fermetures de site sont envisagées et à terme, des pénuries dans les rayons ne sont pas exclues.

synthese agroalimentaire

Un secteur de main d’œuvre mature et concentré

Le secteur Agroalimentaire avec 94 000 entreprises actives représente 0,8 % du tissu entrepreneurial métropolitain, une modeste 15e place (hors holding) sur l’ensemble des secteurs d’activité. Toutefois, avec 3,4 % des effectifs salariés cumulés, le secteur de l’Agroalimentaire occupe la 8e place des employeurs.

Le secteur Agroalimentaire reste largement composé de TPE (65,1 %) du fait de nombreux artisans indépendants. Cependant, il présente un pourcentage de PME et ETI plus important que la moyenne métropolitaine tous secteurs confondus, soit 14,3 % contre 3,5 %. La concentration y est significative puisque les entreprises de plus de 50 salariés représentent 71,5 % du chiffre d’affaires cumulés du secteur, dont 44,5 % par les sociétés de plus de 250 salariés.

Le secteur est dominé par les industries agroalimentaires (hors alcools et viandes) qui représentent plus de la moitié des entreprises et des effectifs, suivies pour 25% des activités de négoce de produits alimentaires.

— Max Jammot, Responsable du Pôle Économique chez Ellisphere

Max Jammot
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Un dynamisme limité, soutenu par le secteur des alcools et des plats préparés

Entre 2012-2022, le secteur a tout juste renouvelé sa population d’entreprises entre créations et disparitions (cessations et liquidations). Sur la période, il s’est créé en moyenne 1,1 entreprise pour 1 disparition. Malgré les aléas conjoncturels récents, le secteur Agroalimentaire reste cependant attractif.

Ainsi entre janvier 2021 et janvier 2022, le nombre d’entreprises actives a progressé de 5,8 % même si ce résultat se positionne en deçà du dynamisme national de + 6,3 %. Cette progression toutes les activités du secteur et particulièrement celui des vins et spiritueux +11,6 %.

En région, en 2021, l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Île-de-France, l’Occitanie et la PACA sont les plus actives en nombre de créations d’entreprise (plus de 1 000 sur un an par région) ; l’Île-de-France a également enregistré le nombre de cessations d’entreprise le plus élevé.

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