Quel bilan pour la cybersécurité en 2023 ?

La sécurité informatique reste dans le monde une préoccupation majeure pour les entreprises ; l’année 2023 n’a pas fait pas exception. En effet, les données de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) mettent en évidence une répartition inquiétante des organisations ciblées par les attaques, avec une prédominance des entreprises (69%), suivies des collectivités territoriales (20%) et des établissements de santé. Cette répartition souligne non seulement la vulnérabilité des infrastructures, mais également la valeur croissante des données de santé, devenues une cible privilégiée pour les cybercriminels.

Quelques statistiques marquantes en matière de cybersécurité pour l’année 2023 en France :

  • Le coût moyen d’une violation de données pour une PME s’élève à 130 000 €.
  • 41 % des PME ne parviennent pas à récupérer leurs données après une violation.
  • 94 % des malwares sont distribués par le biais de courriers électroniques.
  • Un tiers des entreprises ayant versé une rançon a été confronté à une nouvelle attaque.
  • On recense 330 000 attaques réussies contre les PME au cours de l’année 2023.

Zoom sur les cybermenaces de l’année 2023

Une augmentation des rançongiciels

En 2023, les attaques de rançongiciels ont atteint des niveaux inégalés. Des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité ont été prises pour cible, soulignant la nécessité d’une préparation accrue, et du recours à des solutions de récupération efficaces.

Une explosion des vulnérabilités Zero-Day

Les vulnérabilités Zero-Day ont été exploitées de manière plus fréquente, mettant en évidence le besoin pour les entreprises de renforcer leurs capacités de détection précoce et de réponse rapide. La collaboration avec des chercheurs en sécurité pour identifier et atténuer ces vulnérabilités est devenue cruciale.

Une émergence accrue de l’ingénierie sociale

Les attaques qui reposent sur l’ingénierie sociale ont continué de gagner en sophistication. Les pirates exploitent des techniques psychologiques pour tromper les utilisateurs et accéder à des informations sensibles. Les entreprises ont dû investir dans la sensibilisation à la sécurité et la formation des employés.

Un durcissement des exigences de conformité réglementaire

Les réglementations en matière de cybersécurité se sont renforcées dans plusieurs juridictions. Les entreprises ont été contraintes de mettre en place des mesures de sécurité plus strictes pour rester en conformité, avec des conséquences financières significatives en cas de non-respect.

Quelles tendances se profilent en 2024 ?

L’attention se focalise sur les tendances émergentes en cybersécurité pour 2024, où l’Intelligence Artificielle (IA) occupe une place de plus en plus prépondérante, réinventant à la fois les stratégies de défense et les approches d’attaque dans le domaine cybernétique.

L’utilisation de l’Intelligence Artificielle dans le domaine de la cybersécurité devrait croître en 2024. Les capacités prédictives des algorithmes d’IA peuvent être mises à profit pour anticiper et contrer les menaces émergentes, renforçant ainsi la sécurité des entreprises.

Avec les progrès des technologies quantiques, les entreprises se dirigent vers la cybersécurité quantique pour assurer une protection solide contre les attaques potentielles reposant sur des algorithmes quantiques. Les investissements dans ce domaine devraient enregistrer une croissance significative.

L’entrée en vigueur de la directive NIS 2 en 2024 entraînera de nouvelles exigences de sécurité pour les entreprises opérant dans l’Union Européenne. Cette directive élargira les obligations en matière de sécurité et de notification d’incidents, touchant un plus grand nombre d’entreprises, y compris les fournisseurs de services numériques. Les entreprises devront réaliser des audits de sécurité approfondis et mettre en place des mesures de conformité solides pour se conformer à cette réglementation, ce qui pourrait nécessiter la modernisation des infrastructures existantes et la formation du personnel.

La demande de cyber assurance devrait augmenter, avec une offre de polices adaptées aux risques spécifiques de chaque entreprise. Les sociétés d’assurance devraient intégrer des modèles plus sophistiqués pour évaluer les risques et proposer des solutions personnalisées, entraînant ainsi une expansion de la cyber assurance.

En 2024, on prévoit que les attaques de phishing seront plus localisées et ciblées, exploitant les particularités linguistiques et culturelles des pays non anglophones. Les cybercriminels utiliseront des tactiques de social engineerings plus subtils afin de tromper les utilisateurs dans ces régions, ce qui compliquera la détection des attaques de phishing par les filtres traditionnels. Par conséquent, les entreprises devront renforcer leurs filtres anti-phishing et investir dans des programmes de formation multilingues pour sensibiliser leurs employés aux signaux indiquant une tentative de phishing, quel que soit le langage utilisé.

Quels impacts pour l’activité de votre entreprise ?

Pour faire face à ce futur difficile, les entreprises devront plus que jamais renforcer leur politique de cybersécurité et de protection des données. Cela implique notamment l’utilisation de ressources technologiques axées sur l’automatisation et l’orchestration, avec une adoption croissante de l’Intelligence Artificielle, notamment à travers des algorithmes de machine learning.

Au-delà des outils technologiques, il est crucial d’adopter ou de maintenir un état d’esprit et une stratégie axée sur la résilience et la gestion des risques. La stratégie traditionnelle de cybersécurité, fondée sur la détection et la réponse après une attaque en ligne, n’est plus suffisante depuis plusieurs années.

Il est essentiel d’intégrer une approche proactive, qui consiste à anticiper et analyser l’écosystème pour détecter les dysfonctionnements ou les brèches avant qu’un incident ne se produise. La proactivité repose également sur la corrélation et l’analyse approfondie des cyberattaques pour alimenter la Threat Intelligence. En outre, la formation et la sensibilisation des utilisateurs et de tous les membres non spécialisés dans le domaine informatique au sein des organisations restent indispensables pour assurer une protection optimale des systèmes.

Enfin, une bonne gestion implique de garder en permanence à l’esprit la possibilité d’une cyberattaque et d’être prêt à y faire face à tout moment. Tandis que la cybersécurité demeure un défi permanent, les entreprises doivent persévérer dans leur évolution pour contrer les menaces émergentes. En 2024, l’incorporation de technologies avancées et la collaboration étroite entre les secteurs public et privé seront essentielles pour sauvegarder les données et les opérations des entreprises face aux cyberattaques.

Pourquoi une entreprise comme Ellisphere est-elle concernée ?

Concernant plus spécifiquement le monde des entreprises, trois secteurs d’activités clés sont particulièrement ciblés par la cybercriminalité : les Technologies, médias et télécoms, les Services financiers et l’Énergie. Ainsi, deux tiers des entreprises françaises dans ces secteurs d’activité ont déjà connu au moins une cyberattaque au cours de l’année écoulée.

Dans ce contexte, les entreprises doivent être en mesure de protéger les données échangées avec leurs clients en conformité avec les réglementations et les cadres de régulation en vigueur. Les entreprises doivent mettre en place des mesures de sécurité pour protéger leurs systèmes d’information et leurs données de toutes les menaces possibles, comme les tentatives de vol, les pertes, les altérations et la diffusion non autorisée de données personnelles, financières, techniques ou commerciales.