28 531, c’est le nombre d’établissements actifs (sièges sociaux et établissements secondaires) composant le secteur d’activité des Métaux qui enregistre une croissance de + 5,2% du nombre de ses entreprises (sièges sociaux) entre janvier 2021 et janvier 2022. Au 31 mars 2022, sur 12 mois glissants, le secteur confirme un indice de dynamisme entrepreneurial (IDE) positif avec 1 950 créations d’entreprise pour 1 571 disparitions dont 176 liquidations judiciaires. Toutefois, la pression des disparitions d’entreprise s’accentue fortement avec + 48,9 % d’entités disparues contre + 3,45 % d’entités créées sur la période considérée.

 

Une période difficile avec peu de visibilité

Au premier semestre 2020, le Covid-19 a entraîné un arrêt brutal de l’activité économique, paralysant le secteur des Métaux. Ses principaux clients tels que la Construction, l’Aéronautique et l’Automobile avaient en effet fortement diminué leurs demandes. En enrayant la chaîne de production (approvisionnements et débouchés), la pandémie a ainsi fait reculer significativement l’activité du secteur, tant en valeur qu’en volume. Parallèlement à cette crise, certaines activités, pièces de fonderie et de mécanique, connaissent un bouleversement de leur modèle économique, avec le changement de cap accéléré de l’industrie automobile (fin des moteurs thermiques), le tout assorti d’un cycle de baisse des ventes de véhicules. Le secteur des Métaux est de fait au coeur des enjeux de la transition écologique (empreinte carbone, mobilité, consommation raisonnée, recyclage…).

Sur la période 2021-2022, la reprise économique internationale crée un problème inverse, en sollicitant de nouveau une production importante de métaux. Le renchérissement du prix des matières premières génère une pénurie dans l’approvisionnement des industriels de la fonderie et de la métallerie avec une difficile répercussion à la hausse sur les prix auprès de la clientèle. II en résulte un allongement des délais de livraison, des reports et annulations de chantier dans le Bâtiment & Travaux Publics (BTP) en particulier, provoquant le cas échéant des baisses de chiffres d’affaires. Plus récemment, les prévisions économiques sont désormais plus contenues, avec une moindre croissance du PIB en 2022, assortie d’une baisse du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages reposant sur une hausse significative de l’inflation.

A plus long terme, les normes environnementales plus strictes accompagnées du développement des motorisations électriques pèseront sur l’activité du secteur. Les énergies vertes comme l’éolien et le solaire pourraient maintenir la demande de métaux et la production de pièces techniques. Toutefois, dans ce contexte de mutation, les entreprises du secteur des Métaux devraient rencontrer des difficultés, la transition écologique impliquant en effet de lourdes dépenses d’investissement.

Un secteur très mature

Le secteur des Métaux va de la production de matières premières (sidérurgie, métallurgie) à leur transformation en pièces techniques et biens de consommation (travail des métaux). Cette industrie lourde et capitalistique, considérée comme mature, évolue dans un contexte instable, marqué par d’importantes fluctuations des prix de l’énergie et des matières premières (cuivre, cobalt…). A fin mai 2022, la France métropolitaine compte 24 458 entreprises actives dans le secteur des Métaux. Ce secteur d’activité a désormais un poids économique limité en ne représentant plus que 0,2% des entreprises et 1,4% des effectifs salariés des entreprises françaises, toutes activités confondues.

Les professionnels du Travail des métaux sont les plus représentés avec 88,1% des entreprises et 73% des effectifs du secteur. Cette activité est suivie de la Métallerie (hors acier) qui représente 9,5% des entreprises et 14,7% des effectifs du secteur des Métaux. En troisième position, se place la Sidérurgie (acier) qui regroupe 2,4% des entreprises et 12,3% des effectifs salariés du secteur. Concernant la Sidérurgie, la France est largement dépendante de l’étranger. La production mondiale est dominée par l’Asie à plus de 60% (dont près de 50% pour la seule Chine), puis par l’Union Européenne avec près de 12%.

Sur cette activité, la France accueille encore trois groupes de stature internationale : ArcelorMittal (sidérurgie), Eramet (mines, aciers et métaux d’alliage) et Aperam (aciers spéciaux). Le secteur des Métaux reste handicapé par une composition essentiellement faite de petites structures (64,2% de TPE), ainsi que par une faible concentration de l’activité avec seulement 44% du chiffre d’affaires réalisés par les entreprises de plus de 250 salariés. De sérieux handicaps dans un marché très concurrentiel où les investissements restent importants pour s’adapter au marché.

Un dynamisme limité

Bien que désormais peu représentatif du tissu industriel français, le secteur des Métaux reste dynamique. Ainsi, entre janvier 2021 et janvier 2022, sa population d’entreprises actives a progressé de 5,2% contre une moyenne de 6,3 % sur l’ensemble métropolitain, toutes activités confondues. Entre 2012 et 2016, le secteur avait cependant enregistré une baisse de sa population entrepreneuriale avec plus de disparitions que de créations d’entreprise. Toutefois, à partir de 2017, la courbe s’est de nouveau inversée, il s’y est en effet créé en moyenne 1,3 entreprise pour 1 disparition.

Dans le secteur des Métaux, 60% des créations d’entreprise sont des entreprises individuelles et 40% des sociétés commerciales. Les activités les plus dynamiques en termes de créations d’entreprise sont liées au BTP avec, en particulier, les installateurs ou fabricants de structures métalliques, suivis des intermédiaires du travail des métaux comme la forge, l’estampage, le matriçage, la métallurgie des poudres ainsi que le traitement et revêtement de métaux.

Le secteur demeure peu concentré géographiquement. Nombre d’intervenants sont installés auprès des sites de leurs donneurs d’ordre directs (Automobile et Aéronautique) ou bénéficiant de marchés plus diffus comme ceux de la Construction (métallerie). Avec cet éparpillement territorial, la région la plus importante est l’Auvergne- Rhône-Alpes avec, seulement, 19 % des entreprises et 16,5 % des effectifs du secteur. A fin mars 2022 sur 12 mois glissants, les régions les plus créatrices d’entreprises dans le secteur des Métaux ont été l’Auvergne- Rhône-Alpes (plus de 300 immatriculations), la Nouvelle-Aquitaine et PACA (plus de 200 nouvelles entités).

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