Un secteur en pleine turbulence

À mars 2023, le secteur du Textile-Habillement-Cuir compte près de 173 000 entreprises actives, soit 1,2% des acteurs économiques métropolitains. Le secteur emploie 315 000 salariés, soit 1,4% des effectifs salariés nationaux. Sur l’entier secteur, les activités de l’habillement, de la confection à la vente de détail, représentent à elles seules 79% des entreprises pour 71,7% des effectifs salariés.

Viennent ensuite les activités de production et de négoce de textile pour environ 16% des entreprises actives et des salariés. Les activités du cuir ferment la marche avec 5% des entreprises actives du secteur pour 11,8% des salariés. La population entrepreneuriale du secteur Textile-Habillement-Cuir augmente peu depuis plusieurs années.

Si l’habillement progresse peu, il reste néanmoins le premier apporteur de nouvelles structures pour l’ensemble du secteur en enregistrant 77% des créations d’entreprise, mais également la plupart des disparitions d’entreprise (83%). Deux activités se démarquent plus spécialement : le détail en magasins spécialisés avec 23% des créations, et le détail sur éventaires et marchés avec 13% des créations d’entreprise du secteur.

En conséquence des difficultés actuelles du secteur, le nombre de disparitions d’entreprise a explosé dans ces deux activités, jusqu’à représenter 54% des disparitions d’entreprise du secteur. En 2021, ces activités ont enregistré une augmentation du nombre de disparitions d’entreprise, respectivement +15% et +67,4%. Pour les magasins de détail, la sinistralité remonte nettement en 2022, année durant laquelle 13% des disparitions résultaient d’une liquidation judiciaire.

Max Jammot

Le prêt-à-porter moyen de gamme en grande difficulté

Ce segment très présent via les boutiques physiques en villes ou centres commerciaux n’a souvent pas pu ou pas su prendre le virage de la vente en ligne (un cinquième des ventes de vêtements en 2021). De plus, leur positionnement de gamme est de plus en plus difficile à tenir face aux chaînes low-cost ou fast-fashion en ligne, ainsi qu’une offre plus haut de gamme-luxe qui attire et fidélise la clientèle en boutique.

Si la crise du secteur est latente depuis plusieurs décennies, la pandémie du Covid-19 a eu un impact violent sur l’ensemble de la chaîne de production et de distribution largement mondialisée. Les pays fabricants asiatiques, Chine en tête, ont été les premières victimes de la crise sanitaire bloquant ainsi l’ensemble des supply chain. Le textile a alors énormément souffert…

En 2020, référencés comme étant commerces «non essentiels» lors du premier confinement, la majorité des magasins était fermée… Tout en devant, pour la plupart, continuer à honorer les loyers. L’impact délétère sur les trésoreries a été immédiat et malheureusement souvent fatal.

Sur la période 2021-2022, en plein Covid-19, le report des commandes sur les achats internet s’est de fait accéléré au détriment des magasins, boudés par les Français en 2022 ; 15% de clients en moins dans les magasins physiques par rapport à 2019.

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Des procédures collectives qui repartent à la hausse

Dans ce contexte, de nombreuses enseignes à la situation depuis longtemps précaire, ne résistent désormais plus aux difficultés qui perdurent. Rien d’étonnant à ce que dans le secteur le nombre de défaillances d’entreprise, sur les 12 derniers mois à fin février 2023, enregistre une hausse de +56% !

Près de 87% de ces défaillances touchent l’habillement, dont près de 54% pour la seule activité de commerce de détail d’habillement en magasin spécialisé, soit une progression de +65,4% sur un an. Le marché de la chaussure souffre également. S’il représente un peu moins de 10% des procédures collectives, le nombre de défaillances augmente cependant de près de +70% dans le seul commerce de détail de la chaussure.

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